
Ici
Paris n°2952 - Janvier
2002

A
peine débarqué sur les radios, " C'est pour çà",
le quatrième extrait de son album "aime-moi", est déjà
sur toutes les lèvres. A vingt et un ans, Eve Angeli n'en finit
plus de gravir les marches de la gloire. Sacrée "révélation
de l'année" aux NRJ Music Awards, la jolie brunette vit
un véritable conte de fées
Vous
réalisez ce qui vous arrive ?
Eve : Difficilement. Beaucoup de jeunes chanteurs sont apparus cette
année et j'étais déjà étonnée
de figurer parmi les nominés. Alors vous imaginez quelle a été
ma surprise lorsque j'ai gagné ! C'est un rêve de petite
fille qui se réalise. J'ai commencé à chanter alors
que je savais à peine parler et, à cinq ans, je cassais
les pieds de mes parents pour participer à "L'Ecole des
Fans".
Une
belle récompense pour une jeune femme qui s'est toujours sentie
mal aimée...
Eve :
La reconnaissance du public est une de mes plus grandes motivations
car cela m'aide à me sentir mieux dans ma peau. J'ai toujours
manqué de confiance en moi. D'ailleurs, au collège, j'étais
devenue une sorte de bouc émissaire. Comme j'étais très
susceptible et que je prenais tout à coeur, mes camarades en
rajoutaient. Encore aujourd'hui il m'arrive de douter, d'autant plus
que, dans ce métier, on se sent vite oubliée et délaissée.
Dans ces moments-là, je me tourne vers ma mère qui m'a
toujours soutenue.
Et
votre fiancé dans tout ça ? Pouvez-vous nous en parler
un peu ?
Eve : Nous partageons la même passion car il fait, lui aussi,
partie du milieu artistique. Il est plus âgé que moi, quinze
années nous séparent. Nous nous aimons depuis trois ans
déjà et j'ai quitté ma région, Nîmes,
pour m'installer avec lui à Lyon.
Comment
vivez-vous les séparations dues à votre métier
?
Eve : Nous ne les vivons pas car nous ne nous séparons pas.
Il m'accompagne quasiment partout et on apprécie encore plus
de rentrer chez nous. Le secret de mon équilibre résiste
dans le fait de ne pas habiter à Paris. Ainsi, j'ai deux vies
: une parisienne pour la promo et les soirées, et une provinciale
pour décompresser et garder les pieds sur Terre. Je ferai tout
pour éviter de prendre la grosse tête.
Vous
semblez cependant assez soucieuse de votre apparence...
Eve : C'est vrai, je suis assez intransigeante avec moi-même.
Chaque fois que je me vois à la télé, je ne me
trouve jamais à mon avantage. En réalité, j'ai
besoin de me sentir bien physiquement pour être bien mentalement.
C'est pour cela que je me maquille tous les jours. Comme j'ai la peau
très blanche, je mets toujours du fond de teint pour avoir bonne
mine. C'est une sorte de masque grâce auquel je me sens protégée.
A part ça, comme je déteste le sport, je ne fais que des
trucs de feignante pour me maintenir en forme, genre musculation passive
avec des électrodes.
On
vous croit timide, vous ne vous trouvez pas toujours jolie et, pourtant,
vous avez récemment posé nue, en couverture d'un magazine...
Eve : J'ai accepté de me dénuder pour FHM. Mais attention,
contrairement à ce que vous avez cru voir, je ne suis pas totalement
nue ! On voit mon buste avec mes mains sur les seins, mes hanches, mon
nombril, et on a vraiment l'impression qu'il n'y a rien plus bas non
plus. Mais en fait, je portais un short que j'avais roulé ! Et
sur les autres photos, à l'intérieur du magazine, je suis
habillée mais de manière plutôt sexy. Cela m'a plu,
tant que ça reste artistique et esthétique. Mais je ne
serais jamais capable de me mettre entièrement nue devant l'objectif
du photographe.
Vous
ne fumez pas, vous ne buvez pas. Vous avez sûrement un autre vice...
L'exhibitionnisme, peut-être ?
Eve : Peut-être, oui ! Je suis très réservée
et pudique mais je fais parfois une folie comme celle-ci, pour me provoquer
moi-même et sortir de ma coquille. C'est une façon de vaincre
ma timidité et de me sentir belle. J'aime cette image ambiguë.
Ces photos restent un pur plaisir personnel.
Et
qu'en a pensé votre fiancé ?
Eve
:
Paradoxalement, il était très content et très fier
car il sait que je suis fidèle et que je suis à lui. Eh
oui, je suis exclusive dans tous les sens du terme : jalouse et possessive,
et en même temps j'aime lui appartenir et je n'ai pas honte de
le dire.
Propos
recueillis par Karine Langlois