
VSD
n°1287 - Semaine du 25 avril au
1er mai 2002

"Cyber-bombe"
La
Lyonnaise a quitté la galaxie surpeuplée des lolitas pour
celle plus glamour des pop-singers. Maintenant, elle rêve, comme
Britney Spears, d'être l'héroïne d'un jeu vidéo.
Lancée
il y a deux ans grâce à son single "Avant de partir",
écoulé à 500 000 exemplaires, Eve Angeli est une
valeur montante de la variété française, plébiscitée
par les jeunes. L'humoriste Franck Dubosc a craqué et lui a demandé
d'assurer ses premières parties à l'Olympia. Rencontre
avec une bombe qui aimerait tant exploser dans un jeu vidéo.
Vous
vous plaisez en cyber justicière ?
Eve : C'est délirant ! J'ai enfi pris les traits de mes héroïnes.
J'adore les jeux vidéos. C'est le seul truc que j'ai trouvé
pour m'évader et m'aérer l'esprit. Résultat : je
n'y ai jamais autant joué. C'est mon grand frère qui m'a
donné le virus. Dès qu'une nouvelle console sort, je revends
l'ancienne et j'investis dans les jeux de combats.
Vous
êtes bagarreuse ?
Eve : (Rires) Je ne saurais pas me battre. Et puis ce serait trop
laid. Quand deux filles se battent, elles se tirent les cheveux, se
mordent. On dirait des poissonnières. Les filles comme Lara Croft
ou Chun Li, la chinoise de "Street Fighter", me fascinent.
Elle se battent en chorégraphie et, en plus, sans se casser un
seul ongle.
Qu'est-ce
qui vous met "game over" dans la vie ?
Eve : L'injustice et l'intolérance, et dans ce métier,
ça arrive souvent.
Eve
Angeli, c'est le pseudo idéal pour incarner une cyberhéroïne
?
Eve : J'adorerais que mon image serve, à créer un
jeu vidéo, comme Britney Spears. D'autant que mon nom n'est pas
tant un pseudo que ça. Eve est mon deuxième prénom
et Angeli le nom de ma grand-mère italienne. Avant de commencer
ma carrière, j'ai longtemps réfléchi à un
pseudo. Mon vrai prénom est Vanessa, j'avais choisi mon diminutif
: Ness, mais, en zappant, j'ai découvert qu'une animatrice télé
s'appelait ainsi. Alors...
Vous
vous trouvez belle ?
Eve : Adolescente, je me trouvais laide. Quand je fermais les yeux,
je me projetais dans le futur et je me disais : j'aimerais plaire aux
gens. Plaire pour enfin me plaire !
Devenir
la plus sexy de la génération des lolitas, c'est une stratégie
?
Eve : J'ai eu la chance d'arriver il y deux ans, quand le monde
du disque n'était pas encore saturé par les lolitas. Il
n'y avait qu'Alizée et moi. C'est nous qui avons lancé
la mode. Aujourd'hui, les gens ne parviennent plus à faire la
différence. Ils nous mettent toutes dans le même panier.
Je suis la plus âgée, j'ai 22 ans et, naturellement, je
m'en éloigne. Je préfère sortir de la mode, car
la mode, ça passe.
Vous
auriez pu participer à "Popstars" ou "Star Academy"
?
Eve : Oui, car il y a peu de moyens de se démarquer aujourd'hui.
Mais j'aurais vite déchanté avec ce côté
préfabriqué que véhiculent ces émissions.
Dans "Star Academy", on leur a fait chanter des chansons de
l'an 40 telle "La Musique". Je comprenais Patrice lorsqu'il
se rebellait. Moi, si j'étais entrée dans le château,
j'en serais partie rapidement. Je n'aurais pas pu devenir une Jenifer.
Propos
recueillis par Matthias Gurtler